Laurent

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Tuesday 31 December 2013

Allégorie pour amis initiés

1er décembre 2013 : Reprise du labeur. Vais-je enfin sortir de ce bad run ?

5 décembre : Sit-and-go, partie à trois, deux en collusion face à moi. Le Dealer distribue les cartes et annonce son jeu. Le Donk embraye et se la joue cador. J’ai un Edge sur lui.

11 décembre : Second tour, paroles. Je suis In the dark. Je feinte le Fold. C’est juste une Probe Bet

13 décembre : Pause, vacances forcées. Je tire. J’ai les nuts

23 décembre : Je squeeze. Le gros Fish ne me connaissait pas Shark

26 décembre : C’est mon rush, les autres sont lay down. J’ai été plus tricky que le donk.

L’année 2013 se termine.

Une page totalement blanche s’ouvre à moi. Génial.

2014-New-Year-Poker-Wallpaper1.jpg

Wednesday 10 September 2008

Mes redoutes parisiennes

Trente ans de travail à Paris, deux semaines par çi, deux ans par là, itinéraire en zag et zig, au sens impropre et défiguré. Où comment changer si souvent de perspectives…
  • rue Miolis (75 Paris 15°) 1974
  • rue de Thorigny (75 Paris 3°) 1974
  • rue Réaumur (75 Paris 3°) 1975
  • rue de Tolbiac (75 Paris 13°) 1976
  • rue Jean Robert (75 Paris 18°) 1977
  • rue de La Chapelle (75 Paris 18°) 1977
  • rue de Clichy (75 Paris 9°) 1979
  • rue Beaubourg (75 Paris 3°) 1980
  • rue de la Rochefoucauld (92 Boulogne) 1980
  • rue Jean Jaures (92 Puteaux) 1982
  • rue du Commandant Pilot (92 Neuilly) 1984
  • rue de Berry (75 Paris 8°) 1987 
  • rue Beranger (75 Paris 3°) 1988
  • rue Leblanc (75 Paris 15°) 1989
  • Cours des Juliottes (75 Maisons Alfort) 1991
  • rue Veronese (75 Paris 13°) 1992
  • rue des Moines (75 Paris 17°) 1992
  • rue Vignon (75 Paris 9°) 1993
  • rue Jacques Hillairet (75 Paris 12°) 1994
  • rue Saint Amand (75 Paris 15°) 1999
  • rue Jean Jaures (92 Puteaux) 2000
  • rue Irénée Blanc (75 Paris 20°) 2001
  • rue Notre Dame des Victoires (75 Paris 2°) 2003
  • rue de Bercy (75 Paris 12°) 2004
  • rue Blomet (75 Paris 15°) 2005

 

Wednesday 3 September 2008

Mes châteaux d’Espagne

le_petit_prince.jpgD’aussi loin que je me souvienne je m’endors en rêvant. Précisément, je m’installe délibérément dans le songe et, chemin faisant, sombre dans ce sommeil profond, paisible et protecteur sans que jamais il ne me fasse défaut. Nul besoin d’adjuvant. Je m’allonge, détends mon corps, ferme les yeux et m’installe dans mes pensées. Pensées complexes et structurées : je bâti, aménage, crée ou transforme les lieux dont je choisi la nature selon l’humeur, le plaisir, le besoin ou l’opportunité. Pensées libres et rêveuses, car j’y navigue sans effort, et n’y demeure que le temps d’accéder au néant. Quelques minutes, quelques secondes parfois.

Ce peut-être un plan d’irrigation pour reconquérir le désert, un refuge troglodyte pour époque néandertalienne, une charmante maison d’hôte à Paris, le réaménagement de parcelles rurales en plantation forestière, une fontaine offerte à une source d’eau trop discrète, un abri pour dimanche bucolique. Moins chimériques, une bibliothèque accueillante, un bureau ouvert sur l’horizon, une chambre paisible, un séjour enjoué, une pergola croulante sous les fleurs, une terrasse surplombant la vallée. Plus prosaïque encore, un ciment délicat, un carrelage complexe, une boiserie recherchée, une soudure incertaine, une peinture soignée… Je trace, je mesure, je planifie, j’exécute. Step by step. Je reprends les chantiers des nuits passées. Certains durent depuis des décennies, telle ma reconquête du désert. En ouvre de nouveaux. Il y tant à faire.

Et très vite, je m’endors. Aussitôt apaisé, repus, la tête déjà pleine de rêves et d’aimables utopies.

Pleine de petits et grand châteaux espagnols.

Friday 29 August 2008

Ainsi est-il...

5223_soldats_afghanistan.jpgDix soldats sont tués dans une embuscade et tous les fondements qui portaient le destin de ces hommes vers cette issue fatale serait remis en cause !

Je ne me sens pas solidaire des reproches fait à l’armée sur le manque de formation supposé de ses jeunes militaires. Vingt ans c’est l’âge des performances physiques. Vite aguerries et affûtées par quelques longs mois (plus d’un an pour la plupart) d’entraînements commandos quotidiens. Je me sens plus gêné par les proches présumant de leur immaturité au combat. Je ne crois pas que leurs enfants en eut été heureux. Eux, plutôt fiers d’avoir intégrés un régiment d’élite, et de pouvoir partir, si vite, enfin, au « contact » comme on dit. Aussi dégoulinant de prêt à porter que soient les mots du discours de Sarkozy, j’ai préféré son hommage. Oui, une vie ne se mesure pas à sa durée mais à la façon dont on la mène. Et ceux-là, héros malgré eux, l’ont terminé ainsi. Ainsi est-il.

Je ne me sens pas solidaire non plus des reproches fait à l’armée quant à l’impréparation de cette reconnaissance elle-même. Oui, il y eut une embuscade. Non, on ne peut pas, à chaque mouvement, se préparer à une telle éventualité. Chaque moment d’une reconnaissance est un pari. On avance ? On s’arrête ? On sollicite une reconnaissance aérienne ? On jauge. Et l’ennemi en fait autant. C’est un poker menteur. Et quand on perd, on meurt. Non par incompétence, mais par construction : à la guerre, l’un meurt. Ou l’autre. Pas forcement le plus fort ou le plus intelligent. Sur l’instant, juste parfois le plus malin. Ou le plus chanceux.

Mais dois je me sentir solidaire de cette guerre ? Et pourquoi la guerre ? Pour défendre une certaine idée de la vie en société. Est ce justifié ? Mais qu’est ce qui est justifié ? La haine des talibans à notre égard trouve ces propres justifications dans des pans entiers de notre histoire n’ont nous n’avons pas à être fier. Sommes-nous responsables ? Oui, collectivement, peut-être pas trop individuellement. Que faire ? Se rappeler que la guerre n’est qu’un moyen au service d’une politique, que cette politique ne résulte que d’un rapport de force dont chacun est partie prenante. Que faire encore ? Ensemble, être plus intelligent et plus généreux. Et, soi-même, s’efforcer de soutenir avec cohérence de telles orientations, fussent-elle contraires à la maximalisation de son intérêt personnel.

Monday 18 August 2008

Dimanche à la ville

Trier encore. Et amputer. Réduire l’espace gagné ici par mes livres. Ceux qui se sont accumulés depuis 20 ans en ville. J’ai vidé toutes mes étagères. Exhumé de ces doubles rangées leurs ouvrages inaccessibles et poussiéreux. Rendu à la bibliothèque mon architecture kabbalistique, création harmonique disparue depuis sous d’additives étagères intermédiaires. J’ai épuré, poncé, repeint. Puis remis les livres. Des livres. Juste quelques livres.

Trier encore. D’un coté tous ces livres que je ne peux conserver ici faute de place et de pertinence d’usage. De l’autre ceux dont vraiment je ne pourrais souffrir un éloignement trop douloureux. Deux tas égaux d’un partage inégal. Pourtant plus facile que je ne le redoutais. Trier quatorze cartons de livres qui vont venir s’installer durablement à l’Or de La Forge, dans cet espace préparé pour eux et déjà trop étroit. Heureusement ! Cette bibliothèque du fin fond du Limousin pourra jouir de son embonpoint, de sa surcharge pondérale, de son débordement naturelle, de son trop plein de mots, d’idées et de caractères typographiques. Plein de livres déjà lus et à jamais relus. De livres à peine commencés que condamnés au silence. De livres offerts, trouvés, récupérés, inappropriés et jamais ouverts.

Trier les quelques centaines d’autres conservant leur droit de cité. Les livres phares d’une vie de tempête. Les livres plus sereins d’une existence apaisée. Les livres interpellatifs d’une vie future. De la poésie de combat, de la philosophie d’action, des dictionnaires de mots à ne pas oublier, quelques essais remarquables, de l’art à faire rêver…

Trier encore sans savoir jeter. Ou donner, Ou vendre. Sans savoir s’affranchir ? Mais devient-on plus libre sans cette présence rassurante et continue de tous ces mots lus, bus, dégustés ou non. Ces mots doux ou amers, pleins de force ou de douceur, chargés de sens ou justes d’un peu de lumière ? Ce soir, la bibliothèque me semble triste. Trop bien rangée, trop propre sur elle. Elle ne ressemble pas à l’hétéroclisme de son contenu, elle ne témoigne plus du feu qui couvent entre ces pages. Je me rassure en songeant à la place permettant d’y accueillir derechef quelques centaines de nouvelles perles. Le bonheur ! Le bonheur d’une culture dispersée et immémorées. Une culture si vaine. Si essentielle.

Monday 11 August 2008

Mahmoud Darwish est mort ce 9 août 2008

Inscris !
En tête du premier feuillet
Que je n’ai pas de haine pour les hommes
Que je n’assaille personne mais que
Si j’ai faim
Je mange la chair de mon Usurpateur
Gare ! Gare ! Gare
À ma fureur !

J’avais 18 ans et Mahmoud Darwish exprimait déjà pour moi toute la force et l’impuissance des mots. La force de dire l’injustice, l’impuissance à la vaincre. J’ai, au coeur de mes étagères, en tête de mes premiers livres, son premier recueil, lu et relu tant de fois. Et ce poème. Tant déclamé aussi. Hurlé.

J’ai 52 ans et toujours au coeur cette même poésie et en tête cette même rage, celle du vivre. Du vivre libre. Tant exprimé par d’autres plumes amies et remarquables : Vladimir Maïakovski, Nazim Hikmet, Abdellatif Laabi, Yannis Ritsos, Charles Nokan, Pablo Neruda, Louis Aragon, Arthur Rimbaud, René Char…

Immortels.

Immortel Mahmoud.

Immortel.

Monday 4 August 2008

Siné

De retour du fin fond du Laos puis des plages de Koh Samet, je suis principalement interpellé par l’affaire Val-Siné. J’en souris. Il y a plus grave, et le Canard Enchainé du 30 juillet me donne la bonne distance d’appréciation : "Cette affaire Siné les rend tous fous...". Maurice Sinet ! J’ai encore dans ma bibilothéque l’un de mes premier livre de lui : "Siné massacre".

J’ai encore aussi dans chacun de mes sens la touffeur du Mékong ...

De si longue date ais-je lu Charlie. Mensuel, hebdo, puis mensuel, puis hebdo encore... J’ai eu l’occasion d’apprécier bien des éditos de Val et tant de dessins de Siné. J’ai également volontiers zappé l’un ou l’autre quand je n’adhérais pas plus que cela à leur opinion. Sans y trouver source de rancœur future. Fleur bleue, j’oserais m’imaginer pouvoir rencontrer l’un et l’autre et contribuer à trouver les formes d’une paix des braves. Une conciliation plus adaptée aux enjeux du moment que cette logorrhée méchante entre écorchés sincères et brasseurs d’effet de manches.

J’ai encore surtout au palais la fraicheur désaltérante de la Laobeer

De ces instants d’incontournables prises d’information, je découvre plus précisément nombre de points de vue. J’apprécie l’article d’Edwy Pleynel (Médiapart) qui m’en offre une convaincante synthèse. Sur le web, je rejoins alors la pétition en ligne « Soutenir Siné ». Je préfère m’associer à Edgar Morin qu’a BHL. A Michel Onfray qu’à Joffrin.

J’ai encore en tête le savoir être de toutes ses vies croisées ces jours-ci.

De ce lieu universel, je constate que, nul n’a encore créé de communauté ad hoc sur Facebook. L’action politique pertinente reste encore bien à l’écart des outils du moment. N’est pas Obama qui ne l’est pas et c’est tant mieux. J’agis. Je créé le groupe éponyme. Militantisme de clavier, manifestation de col blanc. Utile ? Futile ?

J’ai encore en moi l’irrépressible besoin d’agir. Etre là. Partout. Maintenant. Toujours.

Thursday 3 July 2008

Le goubre et le sapillon.

Ingrid_Libre.jpgIngrid libérée : un otage de moins sur la terre dont nul n’ignore plus le destin. Combien d’otages anonymes encore retenus ? Combien de laissés-pour-compte dans nos jungles libérales ? Combien de vies abrégées sans même l’espoir d’en jouir ?

Léger malaise. L’armée colombienne est à l’honneur. Dieu, Jésus et les saints sont encensés. Je murmure Ferrat : « Ils font régner l’ordre au sein de la nation, Les uns possèdent l’art d’utiliser la trique, Les autres sans le dire pensent qu’elle a du bon, Le sabre et le goupillon... ». Notre compassionnelle attention est quant à elle déjà kidnappée par Urozy et Sarkibe. Une otage libérée, combien d’âmes aussitôt détournées ?

« J’ai vu se constituer tant d’associations, Mais il n’en reste qu’une au travers de l’histoire, Qui ait su nous donner toute satisfaction, Le sabre et le goupillon... »

Wednesday 2 July 2008

Dimanche à la campagne

Trier. Qu’en de belles étagères, s’aligne dorénavant l’hétéroclite bibliothèque de l’Or de la Forge ! Toute faite de livres. Ouvrages de tant d’horizons différents et pourtant totalement liés par les communes histoires ayant traversées ce lieu. Bibliothèques roses et vertes d’enfants mille fois lus, œuvres de référence déréférencés, romans vite lus, ou rachetés cent fois, ou trop jaunis, ou oubliés. Essais d’un jour, d’une époque. Polars d’un moment. Coups de cœur par-ci, récupes par-là, mais comment se séparer de ces vies d’encre qui marquèrent tant de vie ? Sang d’encre : chaque livre à une histoire qui palpite encore sous les cicatrices du temps et j’ignore la plupart d’entre elles. J’en aligne juste les vestiges. J’en reconnais parfois quelques complicités passés. Je m’en approprie d’autres. Pourquoi ?

Trier. Livre à livre, je les regroupe et les dispose, je crois alors les voir revivre. Un auteur éparpillé aux quatre coins de la maison depuis vingt ans se retrouve enfin rassemblé sur lui-même. Un autre se dédouble. Un troisième livre sa dédicace négligée. Restauration partielle. Un peu de colle ici, beaucoup de dépoussiérage là. Les araignées s’égaillent. Elles y ont élevé maints édifices et tant de couvées. Matin chagrin, je les déménage. Soir d’espoir, elles reviendront bien vite s’y douilleter. Les souris ont galipoté sans vergogne sur des tranches entières de littérature, la moisissure a gangrené les couvertures, l’humidité auréolé les pages, la sécheresse rogné les tranches et le temps déformé les reliures... Livres sauvés ? De quoi ?

Trier. Mais juste ce qui reste. Chacun a retenu par devers lui les plus signifiants. Les plus marquants, les plus beaux, les plus chargés de sens, les plus utiles à la vie quotidienne, les plus essentiels à la mémoire personnelle, les plus transmissibles à d’autres, les plus référents, les plus chers au cœur ou au bibliophile averti. Il ne reste pas « grand chose ». Quoique au sein de toutes ces feuilles d’automne se dévoilent à présent, bien visibles, quelques pépites. Quelques fruits que ne manqueront pas de venir cueillir leur légitime récipiendaire. Bientôt. Miraculés, ils ne sont là que le temps d’une convalescence. Avant de ne quitter cette demeure pour ailleurs, leur marque-pages en bandoulière et sans exvoto. Ailleurs...mais où ?

Trier. Ou tout jeter ? Ou tout donner ? Ou ne rien faire ? Est-ce une forme de respect ? Considération pour qui ? Les auteurs, les lecteurs ou moi-même ? Je vois bien pourtant la mort venir avant d’avoir lu, ou relu, un seul de ces livres. Lesquels ne sont de toutes façons pas là pour participer à un quelconque futur mais juste témoigner d’un quelconque passé. Ils seront bientôt dispersés, oubliés, détruits, insignifiés. En attendant ils s’alignent. Comme à la parade. Muséifiés pour le plaisir d’avoir été. Juste retenu en vie pour la gloire. De qui ?

Monday 16 June 2008

Effet domino réussi

Ccev-ecusson.jpgAnnoncer la mise en ligne du blog Collège Cévenol devait être l’occasion de marquer une pause, tant trop de temps me semblait avoir été consacré dernièrement à sa mise au point. J’en espérais juste une reconnaissance d’estime des quelques internautes contactés et susceptibles d’y trouver intérêt. J’ai été submergé de remerciements. Douce satisfaction. Plaisir d’avoir offert un juste présent.

J’ai été aussi submergé de réactions réactives. Effet domino prévisible. Un souvenir en appelle un autre. Plein d’autres. Plus encore. ET je fais quoi maintenant avec tout ça ? Il me faut trier, rédiger, billetter, titrer, dater, tager. Pas de pause.

Souvenance

Laurent_Pasteur_1968.jpgAujourd’hui, je termine le début d’une histoire. Un morceau de la mienne. Réminiscence du passé fondant de plus amples recherches. Pas d’avenir sans passé. Pas de présent sans l’un et l’autre.

C’est une approche entreprise il y a une dizaine de mois. Une catarsis de bien de choses. Pleine d’épanouissement.