Inscris !
En tête du premier feuillet
Que je n’ai pas de haine pour les hommes
Que je n’assaille personne mais que
Si j’ai faim
Je mange la chair de mon Usurpateur
Gare ! Gare ! Gare
À ma fureur !

J’avais 18 ans et Mahmoud Darwish exprimait déjà pour moi toute la force et l’impuissance des mots. La force de dire l’injustice, l’impuissance à la vaincre. J’ai, au coeur de mes étagères, en tête de mes premiers livres, son premier recueil, lu et relu tant de fois. Et ce poème. Tant déclamé aussi. Hurlé.

J’ai 52 ans et toujours au coeur cette même poésie et en tête cette même rage, celle du vivre. Du vivre libre. Tant exprimé par d’autres plumes amies et remarquables : Vladimir Maïakovski, Nazim Hikmet, Abdellatif Laabi, Yannis Ritsos, Charles Nokan, Pablo Neruda, Louis Aragon, Arthur Rimbaud, René Char…

Immortels.

Immortel Mahmoud.

Immortel.